PUBLISHED 08/2022
EVENT - UEED 2022: SOBRIETE J’ECRIS TON NOM
Comme une introduction au thème des UEED de cette année « Sobriété, j’écris ton nom », Elisabeth Borne avait la veille, durant la REF, « appelé les entreprises à établir, en septembre leur propre plan de sobriété ». L’objectif étant de réduire la consommation énergétique en France de 10% d’ici 2 ans.
Certains acteurs comme Carrefour ont d’ailleurs déjà annoncé vouloir aller plus loin :
« La demande qui a été faite par la première ministre, on va aller plus loin que ça, on va baisser d’ici à 2024 de 20% notre consommation d’énergie » Alexandre Bompart
Ce mot sobriété que l’on retrouve sur toutes les lèvres en cette rentrée a encore des définitions multiples qui diffèrent selon les points de vue de chacun.
Comme l’explique l’ADEME, « la sobriété regroupe des réalités multiples à travers des démarches de frugalité, simplicité, zéro-gaspillage, efficacité, sobriété énergétique, ou encore de déconsommation. Le dénominateur commun de ces diverses approches est la recherche de modération dans la production et la consommation de produits, de matières, ou d’énergie. »
Certains acteurs affirment même que celle-ci ne pourra se faire sans décroissance. Un sujet pas si facile, mais une chose est sûre, la sobriété s’impose aujourd’hui comme incontournable pour les entreprises et les pousse à transformer leurs modèles et pratiques.
- Le rôle des entreprises
Le temps est venu de mettre la RSE au cœur des modèles d’entreprise. Nous avons le pouvoir d’agir. Chaque effort, chaque pas, aussi petits soient-ils, comptent. Le changement a lieu à chaque échelle : il nécessite la mobilisation de chaque pays, chaque entreprise, chaque individu.
Seules les organisations ayant un impact positif prospéreront. Ce sont elles qui seront choisies auprès des salariés, des consommateurs, des investisseurs et des partenaires.
En tant que dirigeants, nous avons le pouvoir d’embrasser cette révolution. Il existe un chemin pour concilier business & durabilité. Mais cela ne se fera pas par hasard. Pour un monde meilleur, nous devons créer des modèles plus vertueux.
2. Mettre en œuvre des modèles plus vertueux, comment ?
La raison d’être
« Aujourd’hui, les employés, les clients, les actionnaires, les citoyens souhaitent cette transition, je pense que l’on va continuer à développer des raisons d’être dans les entreprises et des entreprises à Mission parce que je suis persuadé que c’est le sens de l’histoire »
Roland Lescure, Ministre délégué chargé de l’Industrie, UEED 2022
Lors des grandes décisions stratégiques comme au quotidien, la raison d’être est analogue à une étoile qui guide les choix et engage les parties prenantes dans un destin commun. La manière de la choisir est cruciale parce qu’elle doit venir du cœur des collaborateurs et de ceux qui entourent l’entreprise pour être efficace, c’est-à-dire pour résonner avec les activités de l’entreprise, déterminer sa singularité, révéler sa culture profonde, ses valeurs.
La Loi Pacte en 2019, nous a donné un cadre formidable pour nous aider dans la transformation et inscrire la raison d’être dans les statuts de l’entreprise.
Les entreprises qui souhaitent aller plus loin dans leur engagement peuvent choisir de devenir Entreprise à Mission et d’inscrire dans leur statut la raison d’être et les objectifs statutaires. L’Entreprise est alors accompagnée par un Comité de mission et un Organisme Tiers Indépendant pour s’assurer de la bonne exécution de la mission.
Impliquer les parties prenantes
Une chose est sûre, la transition devra se faire collectivement. Une entreprise ne peut pas se transformer seule, elle se transforme au sein d’un écosystème.
Impliquer l’ensemble de ses parties prenantes est crucial : s’accompagner d’expert, former des partenariats, monter des consortiums avec ces concurrents pour avancer ensemble…
Karen Lemasson de chez Mustela nous a donné l’exemple d’un consortium monter avec ses concurrents pour retirer le plastique des emballages.
Former les collaborateurs
Parmi les parties prenantes, les collaborateurs ont un rôle particulièrement clé à jouer.
L’enjeu fondamental est d’abord de comprendre le contexte dans lequel on vit. Apprendre comment fonctionne le monde pour confronter son activité à ce contexte. Il est donc important de se former en tant que leaders mais il est aussi essentiel de former l’ensemble de ses collaborateurs et rendre les collaborateurs acteurs du changement. Faire des collaborateurs des collabor’acteurs.
Communiquer sans green washing
Avoir une communication responsable permet de faire acte de cohérence et d’alignement et il n’est pas toujours facile de « faire bien » dans ce domaine.
Voici les 5 propositions partagées par Léa Falco de Pour Un Réveil Écologique pour communiquer sans green washing :
- Être honnête dans sa communication
- Surfer sur le greenwashing de ses concurrents : ne pas hésiter à montrer que l’on essaie, que l’on est sur le chemin : je ne suis pas parfait mais je m’améliore.
C’est d’ailleurs le choix qu’a choisi d’illustrer Cécile RIBOUR de la MAIF, nous expliquant avoir décider de communiquer de manière transparente même lorsque certains objectifs n’ont pas été atteints.
- Mettre en avant ses valeurs et engagements sans les exagérer
- Faire travailler les créatifs sous contraintes : « ça je ne veux pas », on s’empêche de faire des choses
- Inciter son secteur à s’engager et développer des guidelines de communication. Travailler avec les autres pour faire avancer le secteur, chaque secteur étant particulier.
Une chose est sûre : La transition ne se fera pas sans courage
Pour terminer, alors que nous sommes en train de réimaginer la manière dont nous faisons du business, réimaginer le leadership est fondamental.
La transformation ne sera pas possible sans un leadership courageux et empathique :
« Courage allows you to set targets that science tells you that you need, targets to win, not targets that you can get away with & allows to take responsibility of your total impact.” Paul Polman
Ensemble, ayons le courage d’agir, de persévérer, d’être ambitieux… de placer la raison d’être au cœur du business et de construire une économie régénératrice où les entreprises rendent plus qu’elles ne prennent à la planète.
